4 des 8 vitraux ont été réalisés par Monsieur Pierre DEFERT, maitre verrier à
Auxerre:
Baptême de Jésus - Transfiguration (double verrière au fond du chœur).
Agonie de Jésus au jardin des oliviers (à gauche dans le chœur).
Manifestation de Jésus à Saint Thomas après la résurrection (à droite du chœur).
Saint Arthème et Saint Bond (1er vitrail à droite dans la nef).
Après le décès accidentel de Monsieur DEFERT, en juillet 1992, la réalisation
des 4 autres vitraux fut confiée à Monsieur Thierry GILHODEZ, maitre verrier à Sannois :
Visitation (à gauche de l'autel de la Vierge),
Présentation au temple (à droite de l'autel de la Vierge),
Tempête apaisée (mur gauche de la nef)
Descente aux enfers (mur gauche de la nef).
Financement
Il a été assuré, d'une part par des subventions de l'Etat, du Conseil Régional et du Conseil Général : d'autre part par des dons recueillis par l'Association des Amis de l'église de Courtois créée à cette occasion. L'importance des subventions et des dons a rendu inutile toute intervention du budget communal, qui a même retiré un léger bénéfice de l'opération (récupération de T.V.A).
1/ La verrière au fond du chœur : Baptême de Jésus -Transfiguration (1)
Les deux scènes présentent de nombreux points communs :
Théophanie - Dieu le Père désigne Jésus comme son fils
Présence des 3 personnes de la trinité:
Dieu le Père, par sa parole,
Jésus le fils, sous sa forme humaine dans le baptême, sous sa forme divine dans la Transfiguration,
L'esprit, sous la forme de la colombe
Présence de prophètes de l'ancien testament Jean, dans le baptême; Moïse et Elie, dans la transfiguration
La vie et la mort
Le baptême est un « tombeau liquide », d'où l'homme sort purifié et en quelque sorte ressuscité, promis à la vie éternelle. L'agneau de Dieu, « qui enlève le péché du monde » embrasse la croix de la passion.
La Transfiguration dans les Evangiles, se situe au moment où Jésus annonce à ses apôtres sa passion et sa mort suivis de sa résurrection.
L'ancien et le nouveau testament.
Jean Baptiste, « révélateur » de Jésus, et Jean qui, dans l'Apocalypse, annonce le retour du Messie et la fin des temps.
Moïse, fondateur à qui Yahvé avait remis les tables de la loi sur le Sinaï, et Pierre, futur premier « pape ».
2/ L'agonie de Jésus au jardin des Oliviers (à gauche du chœur) (2)
Trois thèmes dominent ce vitrail: la tristesse et la souffrance de Jésus; la sérénité et l'espérance qu'il ressent, et essaye de nous transmettre, malgré tout : la difficulté des hommes à suivre Jésus, aussi bien dans sa souffrance que dans son espérance.
a/ la souffrance de Jésus - une sueur de sang le recouvre; il entrevoit les instruments de son calvaire : la croix (et celles, plus petites des deux larrons), le calice, le manteau rouge dont les soldats la couvriront par dérision.
b/ l'espérance de Jésus : son visage reste malgré tout serein, ses yeux font face à l'avenir et
à nous-mêmes ; l'ange de Dieu vient le réconforter, la lumière émane de lui et un rameau vert
sort de son sein.
c/ les hommes : comme à d'autres moments, les apôtres qui l'accompagnent se sont endormis, incapables de prier avec lui. L'humanité, prostrée à ses pieds, ne le suit ni dans son désespoir, ni dans sa foi.
3/ La manifestation à Thomas de jésus ressuscité (à droite du chœur) (3)
Ce vitrail symbolise tous les fondements de l'église, autour de Jésus mort et ressuscité.
- Jésus est ressuscité depuis 8 jours; Il garde les traces de la passion (plaies du cœur, des mains et des pieds), mais il est aussi un corps glorieux, au centre d'une mandorle de lumière en état de lévitation.
-Thomas, qui avait douté et avait déclaré « tant que je ne le verrai pas, je ne croirai pas », est desormais en extase devant lui et le reconnait comme son Seigneur et son Dieu.
La chrétienté qui vient d'être fondée est représentée par la colombe de l'Esprit, par la Vierge qui s'inscrit dans la strélitzia ouvert en forme de main, par les 10 apôtres qui encadrent la scène (12 - Thomas - Judas pas encore remplacé), par la pierre du tombeau et les linges pliés en bas du vitrail. C'est le triomphe de la vie, de la foi et du pardon sur la mort, le péché et le doute.
4/ Saint-Arthème et Saint-Bond (à droite en entrant dans l'église)
Deux univers se rencontrent et se confrontent :
A gauche, l'univers de Saint-Arthème : la cathédrale de Sens, dont les portes sont largement ouvertes (pour laisser sortir le « pardonneur» et accueillir le pêcheur repenti), la lumière qui émane de sa mitre; son geste de compassion à l'égard du pêcheur, qu'il aide à se relever, physiquement et moralement.
A droite, l'univers de Bond: la rivière, l'ermitage en haut de la colline, le seau pour aller puiser l'eau, le bâton (ou la crosse de l'évêque) qui arrosé quotidiennement, deviendra l'arbre vert et florissant (au-dessus de l'ermitage) symbole de la repentance de Bond, de son pardon par Dieu, de son retour au sein de l'église, et même de sa sanctification.
5/ Visitation (à gauche de l'autel de la Vierge) (4)
Marie, vierge bien qu'enceinte par l'opération de l'Esprit Saint, va rendre visite à sa cousine Elisabeth, elle aussi enceinte miraculeusement de Jean Baptiste malgré sa longue stérilité et son grand âge.
C'est la rencontre entre deux femmes que Dieu a rendues mères, et c'est la plus âgée qui s'incline devant la toute jeune Marie, reconnaissant ainsi la suprématie de l'enfant qu'elle porte.C'est la rencontre entre deux enfants et Jean bondit d’allégresse en sentant la présence de celui qu’il reconnaitra plus tard comme « l'agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ». C'est la rencontre entre l'Ancien Testament, dont Jean est le dernier prophète, et qui est symbolisé par les chardons figurés derrière Elisabeth, et le Nouveau Testament, instauré par Jésus et symbolisé par les lis derrière Marie.
La maison d'Elisabeth est ouverte sur l'extérieur et sur la lumière, comme le sera plus tard l'Eglise.
6/ Présentation de jésus au temple (5)
Conformément à la loi juive, Joseph et marie viennent présenter leur enfant au Temple, et offrir deux colombes. Celles-ci, comme la colombe du déluge, portent dans leurs becs des rameaux d'olivier, symbole de l'alliance entre Dieu et son peuple. Syméon et Anne, représentant l'ancienne alliance accueillent Jésus, irradié par la lumière de la nouvelle alliance.
La foi de Syméon, toute intériorisée, lui permet de prophétiser les souffrances qu'endureront Jésus et sa mère. La foi d'Anne, au contraire, la tourne vers l'extérieur, et l'incite « à parler de l'enfant à tous ceux qui attendaient le rachat de Jérusalem ».
7/ La tempête apaisée (1er vitrail à gauche dans la nef) (6)
Puissance et sérénité de Dieu - Peur des hommes qui cependant, se tournent vers
l'aide de Dieu - Envoi en mission - Tels sont les trois messages de ce vitrail.
Puissance de Jésus - par deux fois, il la manifeste, en l'imposant aux éléments déchainés, puis aux esprits du mal (notons au passage la vieille hostilité juive à l'égard des cochons).
Faiblesse des hommes - Comme nous, les disciples ont peur et font des reproches à Jésus parce qu'il n'intervient pas assez vite. Cependant, malgré leurs reproches, Jésus les sauvent parce que, dans leur faiblesse, c'est à lui qu'ils ont demandé de les sauver.
Envoi en mission - une fois la tempête apaisée, Jésus et les apôtres abordent « l'autre rive », c'est-à-dire le pays païen. C'est là que Jésus fait son second miracle. L'homme sauvé du démon voudrait rester avec lui, dans la paix, mais Jésus lui dit que son rôle est désormais de rester avec les païens pour leur dire « comment le Seigneur avait eu pitié de lui ».
8/ La descente aux Enfers (2ème vitrail à gauche dans la nef) (7)
En partant du haut, ce vitrail peut se lire sur 5 registres :Dans le ciel, rien de changé : soleil et lune sont toujours là,
Sur la terre, la croix de Jésus, vide, demeure sur le calvaire, mais le voile du temple se déchire, en signe de la révélation,
Dans le sépulcre, le corps de Jésus demeure, apparemment mort,
- Dans les enfers, lieu traditionnel de ténèbres, Jésus triomphant irradie d'une lumière éclatante, qui illumine tout. Il vient libérer ceux qui étaient morts avant sa venue sur terre : Adam et Eve, les rois d'Israël, Jean-Baptiste, les prophètes,
-Sous les pieds de Jésus, c'est la défaite de la mort et du mal. Tous les anciens pêcheurs morts avant Jésus se réjouissent et tendent les bras vers lui. Le serpent, vaincu mais toujours séducteur, essaye de s'échapper.
(1) Baptême - Evangile de Jean-1-29/34 - Evangile de Marc-9/11
Transfiguration - Evangiles de Matthieu-17-1/8 - Luc-9-28/36 2ème épitre de Saint-Pierre-1-16/18.
(2) Evangile de Marc-14-32/42 - Matthieu-26-36/45 - Luc-22-39/46
(3)Evangiles de Jean-20-19/29
(4)Evangile de Luc-1-39/46
(5) Evangile de Luc-2-22/38
(6) Evangile Marc-4-35/41 - 5- 1/19
(7) Prière du Symbole des Apôtres - textes liturgiques